Le Donjon

Sur la haute motte édifiée autour de l’an mille par les premiers seigneurs de Sainte-Sévère-sur-Indre, un château en pierre succéda aux premières fortifications en bois, vraisemblablement au cours du 13ème siècle. Symbole de la domination du seigneur sur la ville et sur la seigneurie, la « Tour des Fiefs » constitua aussi l’élément clé des fortifications de la ville et du château, dominant en à-pic la vallée de l’Indre.

C’est dans cette tour que tentèrent de se replier les Anglais lors de l’assaut donné par les troupes du roi de France, en 1372. Le trouvère Cuvelier, contemporain des évènements, parle ainsi plusieurs fois du « donjon » et du château qui l’entourait, avec des murs « de trente pieds » de hauteur. Au 16ème siècle, Jean Chaumeau, un historien du Berry, décrit également «la tour fort élevée», construite en forme de donjon, dont l’apparence « donne assez d’elle-même idée de son antiquité ».

A partir du 16ème siècle, la tour et le château contigu n’étant plus habités par les seigneurs, d’autres fonctions lui furent dévolues: une horloge y fut installée dès cette époque, un pigeonnier y fut ensuite aménagé, avant que la tour n’héberge un temps les cloches de la ville, au 18ème siècle. Une moitié de la tour, dont les murs sont peu épais, s’effondra vers 1840, et un autre pan tomba vers 1900, conférant au monument l’aspect si particulier que nous lui connaissons aujourd’hui. George Sand en a fait la description dans ses Promenades autour d’un village, soulignant son aspect évocateur pour l’imagination, tandis que son fils Maurice la dessinait avec la porte de la ville.

Ce haut pan de donjon, dominant aujourd’hui le village de Sainte-Sévère-sur-Indre et la vallée de l’Indre, confère beaucoup de charme et de pittoresque à la physionomie du village, lorsqu’on le découvre en venant des routes de Boussac, de Pouligny-Notre-Dame ou de Genouillac.

Sans elle, Sainte-Sévère-sur-Indre ne serait plus tout à fait ce village charmant qui retient l’attention du visiteur